Vous aimez beaucoup la musique, vous êtes inspiré et avez plein d’idées musicales. Vous voulez vous lancer dans la MAO (musique assistée par ordinateur) afin de créer vos propres morceaux et connaître peut-être un succès futur dans la musique.

Mais vous ne savez pas forcément par où commencer et vous vous posez peut-être un tas de questions. Voyons ensemble quelques-unes de ces questions que vous pouvez vous poser.

Quel logiciel de MAO (séquenceur) choisir ?
A titre personnel, je vous recommande Ableton Live sans hésiter (j’ai testé tous les grands séquenceurs dont Logic Pro, Cubase et Fl Studio). C’est, à mon sens, le séquenceur le plus simple d’utilisation : il dispose d’une interface simple et épurée, là où beaucoup d’autres séquenceurs accumulent les fenêtres et les modules.
Bien sûr, comme tout logiciel de création, il y a quelques bases à connaître qui ne s’inventent pas, mais la prise en main est très rapide une fois qu’on a compris ces bases. Certaines fonctions que l’on retrouve dans tous les séquenceurs sont particulièrement faciles à manier (notamment les automations) ; en ce sens, Ableton a l’avantage de permettre de travailler vite, sans passer trop de temps dans de multiples manipulations.

Quel type d’ordinateur choisir ?
Pour pratiquer confortablement la MAO, un ordinateur suffisamment puissant est requis. La MAO sollicite beaucoup trois composants : le processeur, la mémoire vive et l’espace de stockage (ou disque dur).

Au minimum, il faut un processeur Intel Core i5 ou Ryzen 5, 8 Go de mémoire vive et 256 Go d’espace de stockage.
Mais pour travailler plus confortablement, je vous recommande un processeur Intel Core i7 ou i9 ou Ryzen 7 ou 9, au moins 16 Go de RAM et 500 Go d’espace.

D’autre part, à moins que vous ne soyez très « nomade », je vous déconseille un PC portable. Les PC portables hautes performances sont en effet souvent assez bruyants (surtout les PC portables de gaming), cela risque d’être problématique pour vous, surtout à la phase future du mixage de vos morceaux. Si vous êtes plutôt PC que Mac, je vous recommande un mini PC/fanless, réputés pour être silencieux.

Où trouvez Ableton Live et quelle version de ce logiciel choisir ?
Ableton Live doit être acheté sur le site d’Ableton : https://www.ableton.com/fr/shop/live/
Il est nécessaire de se créer un compte Ableton (et garder précieusement ses identifiants !).

Pour ce qui est de la version du logiciel : si vous avez un petit budget, vous pouvez commencer avec la version Intro à 79 euros qui permet d’avoir jusqu’à 16 pistes dans un même morceau ; vous pourrez ensuite passer à la version supérieure en payant la différence de prix entre cette version et la suivante. Si vous avez un plus gros budget, la version Standard à 279 euros vous permet de travailler confortablement.

Qu’est-ce qu’il faut ajouter dans Ableton pour avoir des sons ?
A moins que vous ne souhaitiez seulement enregistrer des instruments de musique, vous allez utiliser des instruments virtuels sous forme de plugins au sein d’Ableton.
Il y a déjà des sons fournis avec Ableton Intro et Standard mais si vous voulez avoir des sons proches des musiques de vos artistes favoris, à moins de vous lancer dans du sound design approfondi en partant des sons natifs d’Ableton, je vous recommande de faire l’acquisition de nouveaux plugins.

Il existe plusieurs plugins gratuits avec des sons puissants et proches de ceux que l’on entend dans la musique du commerce, notamment :

• Zampler (Beat) : à l’origine payant, ce sampleur (plugin permettant de charger et modifier des sons) devenu gratuit est fourni avec deux très bonnes banques de sons gratuites dédiées à la dance music (d’autres librairies pour de nombreux genres différents existent à des prix très abordables). En sus, l’interface du plugin est simple et la prise en main est très rapide.
  
• Independence Free (Magix) : ce sampleur, qui est en fait une version gratuite d’un autre plugin plus complet (Independence Pro), contient une variété impressionnante de sonorités acoustiques et électriques : kits de batterie, basses, guitares, claviers… En sus, sont inclus des percussions rares, des arpégiateurs et des séquences d’instruments. Les instruments acoustiques intégrés sont somptueux et d’un réalisme surprenant, notamment le piano.
  
• Surge XT (Surge Synth Team) : ce synthétiseur, autrefois payant et utilisé notamment par le DJ producteur à succès John Dahlbäck, offre un bon choix de sons exploitables (lead, pads, plucks, basses, etc.).

• Vital (Vital Audio) : ce synthétiseur propose une version gratuite avec 75 presets. Ce n’est pas énorme mais les sons proposés sont très exploitables pour de l’EDM et de la trap.
  
• Tyrell N6 (u-he) : ce synthétiseur est très orienté son fat analogique vintage. Il n’a donc pas un son moderne comme Zampler et Vital mais pour des genres avec une touche rétro comme la synthwave et l’électro-pop, c’est très utile. 

Faire l’acquisition de ces plugins pour débuter la MAO est une très bonne base bien sûr, mais ce n’est pas forcément suffisant à terme, selon vos ambitions.
Pour avoir des sons vraiment très « commerciaux », c’est-à-dire très proches des sons des musiques du commerce et très facilement exploitables, sans devoir passer trop de temps à les peaufiner, je vous recommande VPS Avenger (Vengeance-Sound) : fourni avec une bonne palette de sons de très bonne qualité et un très large choix de kits de batterie, on peut y ajouter des extensions pour différents genres musicaux (EDM, trap, hip hop, cinematic). Celles-ci ne sont pas au prix les moins bas qui soient mais Vengeance-Sound met régulièrement en promotion ses produits (en septembre à la rentrée, en novembre pendant les Black Friday, pendant les fêtes de fin d’années, au printemps et en été).
C’est vraiment le nec plus ultra si vous voulez avoir des sons immédiatement prêts à l’emploi et passer peu de temps dans le réglage des sons.

Ceci étant, si VPS Avenger (225 euros) n’est pas dans votre budget, plusieurs plugins un peu moins chers proposent des sons (presque) aussi efficaces et commerciaux :

• Rapid (Parawave Audio) : co-créé par le sound designer Mirko Ruta (qui a conçu des sons pour VPS Avenger, Nexus, Massive de Native Instruments et Dune 3), au prix plus abordable de 179 euros, offre une large palette de sons très exploitables et peut être complété par des extensions (EDM et cinematic) à des prix eux aussi abordables (49 euros).
  
• SynthMaster (KV331) : si vous cherchez un synthé avec des sons pros à un prix très abordable, c’est vraiment le bon choix. Il y a 3 versions : SynthMaster Player (à 19 dollars) ou vous pouvez juste charger les sons et faire quelques modifications globales, SynthMaster One (à 49 dollars) avec nombre de possibilités de modifications des sons et SynthMaster (à 99 dollars), qui est la version la plus complète.
  Chaque version de ce plugin est fournie avec plus de 1000 sons et est régulièrement en promotion.

Une fois que j’ai acheté et installé un DAW et des plugins, est-il possible de les réinstaller sans repayer sur un autre ordinateur, si mon ordinateur actuel devient H.S. ?
Oui, en général quand vous achetez un DAW et des plugins, vous achetez des licences que vous pouvez activer ou désactiver sur différents ordinateurs (parfois, l’achat vous offre même une licence valable sur deux postes simultanés).

Faut-il acheter un casque d’écoute ou des enceintes en particulier ?
Tout d’abord, il faut préciser que pour faire de la MAO, il faut un support d’écoute dit de monitoring (c’est-à-dire qui est censé fournir un son neutre et précis), différent d’un support habituel d’écoute que vous possédez probablement déjà (multimédia, hifi, etc.).
Maintenant, le choix à faire entre casque et enceintes dépend vraiment de votre budget.
L’avantage d’un casque est le prix abordable : on peut aisément trouver un très bon casque de monitoring comme le Beyerdynamic DT-770 Pro 250 Ohm (une référence dans le milieu de l’audio pro) pour moins de 200 euros.

Néanmoins, vous serez confronté aux problèmes suivants :

• avec un casque, la fatigue auditive arrive rapidement (surtout sur de longues séances de travail), encore plus si c’est un casque dit fermé (plus isolant).
  
• de surcroît, la pression du casque sur les oreilles provoque une fatigue physique et chauffe les oreilles, généralement dès 45 min-1h. En ce sens, cela n’a rien à voir avec l’écoute sur des enceintes, bien moins fatigante.
  
• enfin, un autre problème souvent ignoré est la mauvaise perception de la stéréo : lorsque vous écoutez avec un casque, le son du canal gauche de la stéréo va seulement être entendu par votre oreille gauche et inversement. Ainsi, la perception de l’espace stéréo est incomplète à la différence des enceintes. Il existe tout de même des plugins qui simulent une écoute avec des enceintes, mais cela ne remplace pas de vraies enceintes.

Les inconvénients du casque font que vous n’en trouverez jamais dans un grand studio professionnel (sauf dans la cabine d’enregistrement pour le retour direct) ou un studio de mastering. C’est vraiment réservé au home studio.

Si vous avez un bon budget, je ne peux que vous recommander d’acheter des enceintes de monitoring. Mais avant de vous précipiter, faites attention au modèle que vous choisissez : « monitoring » est une catégorie d’enceintes (censées avoir certaines spécificités techniques) mais il arrive de retrouver dans cette catégorie des enceintes qui sont suffisantes pour commencer un morceau (composer et arranger) mais pas suffisantes pour du sound design précis et du mixage.
En ce sens, il faut éviter les modèles trop petits, pas en mesure de bien diffuser les basses et ceux avec une courbe de réponse en fréquence pas assez plate.
Si votre budget est serré, je vous conseille d’opter pour un modèle d’occasion :

• moins de 200 euros : KRK
• entre 200 et 400 euros : Focal
• à partir de 400 euros : Genelec. C’est l’idéal.

Dois-je acheter un clavier MIDI ?
Ce n’est pas forcément indispensable, mais c’est nécessaire si vous voulez jouer d’abord jouer au clavier ce que vous composez voire même enregistrer directement ce que vous jouez ; c’est aussi très pratique pour jouer les sons que vous chargez, tester ceux-ci à différents octaves, tester des effets glide (portamento), etc.
Si vous voulez un clavier grand format avec plus de 2 octaves, je vous recommande la marque M-Audio, sinon, pour un petit format, la marque Alesis.

Que faut-il apprendre concrètement pour faire la MAO et par où commencer ?
Il y a deux grands domaines et axes d’apprentissage dans la MAO :

• la partie musicale : créer de la musique, cela commence par composer. Composer des mélodies, des arpèges, des accompagnements, du contrepoint, des contre-mélodies… Et aussi programmer des kits de batterie, composer des lignes de basses, des progressions d’accords…
  On peut trouver des livres entiers sur la théorie musicale, c’est un vaste domaine où l’on peut vite être désarçonné par des théories complexes. Mais rassurez-vous, si vous n’avez pas déjà une formation musicale classique, vous n’avez pas besoin de tout apprendre : l’important est d’être à même de composer les éléments sonores dont vous allez avoir besoin pour vos morceaux. Donc créer des mélodies, des arpèges et des accompagnements, des accords riches et des bonnes lignes de basses.
  Pour cela, vous devrez vous familiariser avec les gammes, les modes, les intervalles, les différents types d’accords, le voicing et les notions de rythme et de contrepoint. Ce n’est pas la mer à boire, mais cela va vous demander un travail d’apprentissage si ce sont des choses avec lesquelles vous n’êtes pas déjà familié.
  En outre, vous devrez apprendre à maîtriser l’orchestration, c’est-à-dire comprendre comment choisir vos sonorités pour chaque ligne sonore composée, comme un orchestre. Dans votre palette de sons, vous avez à votre disposition des sons de basse, lead, pad, pluck, etc.
  Comme la composition, cette étape d’orchestration ou d’arrangement est cruciale : un bon morceau n’est pas juste un morceau bien composé ; c’est aussi un morceau bien arrangé, où les sonorités sont bien choisies et où chacune d’entre elles est à la bonne place.
  
• la partie sound design : cette partie-là peut elle aussi vous demander un important travail d’apprentissage. Après avoir composé et arrangé votre morceau comme un compositeur-arrangeur, vous devez ici améliorer ou retoucher vos sons pour qu’ils sonnent mieux ou dans un but esthétique (par exemple ajouter un effet de chorus à un lead pour l’élargir, un effet de saturation à une basse pour la rendre plus agressive ou « trash » et un effet de delay à un pluck pour le rendre plus atmosphérique).
  Et aussi, traiter chaque son individuellement ou par groupes pour que tout sonne bien ensemble (le mixage). Pour modifier les sons de vos plugins, il faut comprendre les réglages des différents modules d’un synthétiseur ou d’un sampleur ; pour ajouter des effets à un son, comprendre les réglages des différents effets ; et enfin pour bien mixer vos sons ensemble, savoir les doser et bien traiter chaque élément.
  Le mixage, en particulier, vous demandera du temps, de l’entraînement et de la persévérance, pour arriver à bien gérer les conflits potentiels de fréquences entre les différents sons, la dynamique, la stéréo, etc.

Cela peut paraître énorme. Le mieux est de ne pas tout essayer d’apprendre à la fois et d’y aller étape par étape.
Pour la partie musicale par exemple, commencer par apprendre l’harmonie (les gammes, les modes, les intervalles et les différents types d’accords) puis les arpèges, le contrepoint et enfin le rythme.
Et pour la partie sound design, commencer par maitriser les réglages les plus fondamentaux d’un synthé ou d’un sampleur, puis les principaux effets (chorus, saturation, reverb et delay) puis les bases du mixage (les EQ et les compresseurs).

Ne visez pas la perfection : même si vous avez du talent, vous ne sonnerez pas tout de suite comme vos artistes favoris. Vos premiers morceaux ne sont que le début, vous apprendrez et vous perfectionnerez au fur et à mesure, comme tout le monde ! Si vous avez du mal à assumer vos premières créations, jetez un œil aux tous premiers morceaux de grands noms de la musique et vous verrez : on a tous commencé un jour ! C’est ce que les anglophones appellent la méthode trial and error : vous essayez, vous faites des erreurs et vous recommencez en apprenant de vos erreurs.

Besoin d’un feedback sur votre projet musical ? Contactez-moi et bénéficiez d’un retour gratuit et et si besoin, je peux vous accompagner plus en profondeur sous forme de cours de MAO personnalisés.