MAO : les problèmes possibles dans vos morceaux

Par Geoffroy Douvreleur

Vous pratiquez la MAO mais vous n’êtes pas satisfait(e) de vos morceaux ?

Vous n’êtes pas seul : c’est une situation que connaissent beaucoup de personnes qui pratiquent la MAO.
Voyons ensemble les problèmes que peuvent contenir vos morceaux qui peuvent expliquer votre insatisfaction.

Une musicalité trop fragile

Dans la création d’un morceau, l’étape de composition (toutes les notes que vous écrivez, donc les accords, mélodies, arpèges, lignes de basse et toutes les fioritures) est cruciale. C’est en effet celle-ci qui enrichit toute la musicalité de votre morceau. Mais hélas, beaucoup de music producers négligent cette fameuse étape, en y passant très peu et en se concentrant beaucoup plus sur le sound design, comme si la composition n’était un point de détail qu’il ne fallait pas perfectionner. Or, un morceau est réussi parce qu’il a bien été arrangé et mixé mais aussi parce qu’il a bien été composé. Même si vous créez tout seul vos morceaux, voyez cela comme un travail d’équipe : vous avez un compositeur, un arrangeur et un mixeur. Si l’une de ces trois personnes est absente ou a bâclé son travail, alors le morceau manquera de quelque chose et le résultat s’en fera ressentir.

Les principales raisons qui font que la composition d’un morceau est trop légère sont :

  • Des accords trop simples : des accords trop basiques ne produisent généralement pas ou très peu d’impact dans un morceau. Ils rendent votre morceau ennuyeux et plat. Des beaux accords, eux, vivifient votre morceau, lui donnent de belles couleurs musicales et assurent qu’il ne manque de rien.
    Le mieux, si vous avez des accords trop simples, est de parfaire votre connaissance des accords, mais vous pouvez aussi essayer simplement de reproduire les accords des morceaux qui vous plaisent ou trouver des accords dans des packs MIDI, des kits de construction, etc.
  • Des mélodies trop simples : il est possible que vos différentes lignes de notes (mélodies, synthés, etc.) soient trop rudimentaires et pas assez travaillées. Plutôt que de bâcler cette étape, soyez perfectionniste et faites en sorte que chaque ligne que vous composez sonne exactement comme vous le souhaitez. Il existe de nombreuses techniques pour rendre une mélodie plus intéressante ; vous pouvez par exemple essayer de changer certaines notes pour varier ou changer le rythme des notes par moment, ajouter de la syncope, etc. Ecoutez chaque ligne en solo : elles doivent toutes sonner bien en soi avant d’être intégrées à votre morceau.
  • Un ligne de basse bâclée : il est possible que votre ligne de basse sonne trop robotique et devienne rapidement ennuyeuse et lourde. Ecoutez la ligne de basse de vos morceaux de références : par moment, elle peut être syncopée, elle ne joue peut-être pas que la note de la fondamentale de l’accord joué, etc.
  • Un manque de contrepoint, d’accompagnements, etc. : il est possible que vos mélodies, accords et lignes de basse soient très bien en soi mais que votre morceau manquent d’ornementations (petites notes d’accompagnements, contre mélodies, arpèges, etc.). Le plus simple est de regarder la structure de vos morceaux de références ou de kits de construction pour voir comment ils sont construits et vous en inspirer pour construire vos morceaux.

Une structure trop répétitive et homogène ou l’inverse

Un autre problème possible est que votre morceau ait une structure trop répétitive, qui manque de vie, de variations, ou l’inverse. Regardez vos morceaux de référence : leur structure a une bonne dose de variations, avec des temps faibles et des temps forts, des intros, des breaks, etc. C’est un juste milieu : votre morceau doit à la fois avoir des changements pour maintenir l’intérêt et des répétitions et récurrences pour rester cohérent et intelligibles. Ce n’est d’ailleurs pas unique à la musique : de manière générale, nous avons tendance à apprécier ce qui comporte une certaine homogénéité, des rappels, etc. (par exemple, une tenue vestimentaire ou une image avec des couleurs assorties) et à trouver « brouillon » ce qui est trop hétérogène.

Trop de superpositions

Trop surcharger l’arrangement de son morceau est un piège à éviter. Empilez trop d’idées musicales, de mélodies, contre-mélodies, etc. a tendance à rendre le son trop « brouillon ». Peut-être qu’il y a trop de lignes ou de notes ; idéalement, il faut qu’il y ait un élément dominant (lead) à chaque instant et des éléments qui le soutiennent sans rentrer en conflit avec lui.

Un sound design trop simple

Peut-être que votre morceau est bien composé et arrangé mais que le sound design manque de caractère pour attirer vraiment l’attention. Ce peut-être un peu de saturation sur une ligne de basse pas assez agressive, un lead pas assez fat, un pluck qui manque de reverb ou de delay… Dans un bon morceau, chaque élément s’exprime avec le bon niveau d’énergie et est exactement là où il doit être. Si vous n’avez pas l’habitude d’utiliser des effets tels que le chorus, la distortion, etc. dans ce cas, peut-être que votre palette d’outils pour designer vos sons est trop basique ; commencez alors à tester de nouveaux effets et vous apprendrez au fur et à mesure.

Des mauvaises transitions

Peut-être que vos morceaux sont bien composés, bien arrangés et ont un bon sound design mais les transitions entre les différentes sections ne fonctionnent pas. Peut-être qu’elles sont simplement trop plates (elles ressemblent trop à des transitions basiques déjà entendues un nombre incalculables de fois) et manquent d’originalité. Dans ce cas, essayer de trouver un juste milieu entre copier ce qui existe déjà et innover.

En résumé, il faut soigner chaque étape du morceau et ne pas négliger la composition, qui est aussi importante que la suite ; soigner la structure qui doit avoir un bon compromis entre répétitions et variations ; ne pas trop surcharger l’arrangement et ne pas saturer l’auditeur d’idées musicales ; et enfin soigner le sound design et vos transitions.

Les morceaux d’Avicii qui l’ont rendu célèbre, comme Levels, ont les ingrédients d’un bon morceau : des bons accords, une belle mélodie jouée par un lead fat (souvent une combinaison de gros synthé un peu saturé et de piano dance claquant, comme ici), une basse bien ronde, une bonne dose d’accompagnements et de contre-mélodies, un très bon équilibre entre répétitions et variations, des transitions très soignées… Tout y est !

Besoin d’un feedback sur votre projet musical ? Contactez-moi et bénéficiez d’un retour gratuit et si besoin, je peux vous accompagner plus en profondeur sous forme de cours de MAO personnalisés.

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